La mosquée de la Casbah ou El-Mansour
Avec Bab Agnaou, c'est le second monument d'époque almohade encore debout dans le quartier de la Casbah. Edifiée sous le règne de Yacoub el-Mansour qui veut alors doter son quartier royal d'une mosquée, elle est successivement remaniée sous les Saadiens, puis les Alaouites, qui lui ôtent progressivement son aspect d'origine. L'intérieur, composé de onze nefs d'une hauteur impressionnante, est interdit aux non musulmans. Mais consolez-vous, la façade est remarquable : hauts murs en briques de terre coiffés de tuiles aux couleurs de l'islam, et, surtout, son splendide minaret orné d'entrelacs de losanges et couronnes d'une frise de faïences turquoise émaillées. Au pied de la mosquée, la place des Tombeaux Saadiens, qui a été payée récemment, accueille boutiques de souvenirs et vendeurs de menthe fraîche dont les affaires fleurissent tout spécialement le vendredi, à la sortie de la grande prière. Place des Tombeaux Saadiens - Marrakech médina.
Les tombeaux Saadiens
Meurtres, trahisons, empoisonnements, l'histoire mouvementée de la dynastie saâdienne est digne d'un roman noir. Leur mausolée, en revanche, dissimule derrière de hauts murs en terre, dans un très beau jardin arabo-andalou, est un véritable havre de paix. Edifié par le sultan Ahmed el-Mansour, l'endroit a échappé a la rage destructrice du sultan alaouite Moulay Ismail (1672-1727), qui se contentera de l'entourer d'une haute muraille. Redécouvert en 1917, l'ensemble, restauré par le service des Beaux-arts, a retrouvé toute sa splendeur. Le premier mausolée comprend trois salles : la première accueille des tombes alaouites et la salle du mihrab. La deuxième, avec douze colonnes en marbre de Carrare et coupole en cèdre doré, héberge la tombe d'Ahmed el-Mansour. La troisième, dite "des trois niches", richement ornée de mosaïques et de stucs, accueille les sépultures des princes Saadiens morts en bas age, des femmes et des concubines des princes. Dans le second mausolée, plus simple et moins ostentatoire, repose Lalla Messaouda, mère d'Ahmed el-Mansour. Ouvert N. 8h30-111745 et 14h30-18h. Entrée 10Dh. Visites guidees payantes sur demande.
Dar Bellarj : Fondation pour la culture au Maroc
Cette fondation, dirigée par une Suissesse amoureuse du Maroc, entend défendre les arts populaires et la culture du pays. Ses locaux, un magnifique fondouk abritaient autrefois un hôpital pour oiseaux ! Aujourd'hui, ses salons et son élégant patio hébergent des expositions thématiques temporaires (artisanat, photographies, vidéo, musique). On peut aussi y faire une pause thé à la menthe, au son du chant des innombrables perruches qui y ont trouvé refuge. 9, Toualat-Zaouiat-Lakhdar. Tel. 044 44 45 55, Fax 044 44 21 23. Ouvert N. 9h-18h. Entrée 15Dh.
Le palais Mnebb
iLe gigantesque palais Mnebbi abritait la demeure d'un ancien ministre la Défense du sultan Moulay Abdelaziz. Entièrement réhabilité, le palais accueille le musée de Marrakech inauguré en 1997 par la fondation Omar Benjelloun, grand amateur d'art. Expositions saisonnières thématiques - élaborées à partir des collections de la fondation (poteries anciennes, instruments de musique, tapis, bijoux, etc.) - et individuelles ou collectives de peinture, sculpture et photo. La maison, construite sur le modèle des demeures à péristyle, est néanmoins de style citadin marocain. Un remarquable patio, orné de zelliges et aujourd'hui couvert, dessert les salons abritant les vitrines du musée, le hammam traditionnel, également transformé en espace d'exposition, ainsi qu'un salon de thé avec terrasse et une librairie (beaux livres, romans, disques, affiches, etc.). Pl. Ben-Youssef. Tel. 044 39 09 11, Fax 044 39 09 12. Ouvert mar-dim. 9h-18h Fermé 1er mai et fêtes religieuses. Entrée 30Dh/1ODh.
Le palais el-Badi
Cinq mois après sa retentissante victoire sur les troupes portugaises à la bataille des Trois Rois, le 4 août 1578, le sultan Ahmed el-Mansour entreprend la construction d'un palais monumental voué aux grandes réceptions et aux audiences royales. Onyx, plafonds ornés de stucs et de feuilles d'or, marbres d'Italie, zelliges... De cette profusion de luxe et d'ornements, qui valurent au palais le surnom d'el-Badi, "l'incomparable", il ne reste rien : dans sa fureur dévastatrice, Moulay Ismail ordonne le pillage intégral du monument pour l'embellissement des palais royaux de Meknes ! Aujourd'hui vous n'y verrez que de hauts murs couronnés de nids de cigognes, formant tine vaste enceinte autour du grand bassin central et les vestiges des pavillons de réception. On peut encore visiter l'ancienne prison souterraine, et la salle contenant le minbar (la chaire) de la mosquée Koutoubia. Pour profiter de l'indéniable poésie du site, n'oubliez pas de grimper sur la terrasse qui vous réservera un panorama superbe sur la grande tour centrale, les nids de cigognes et les toiles de la cite impériale. Chaque année, au mois de juin, le palais el-Badi accueille les concerts du festival de musiques sacrées de Marrakech. Entrée à côté de Bab Berrima (à droite, au fond du 'corridor'). Ouvert sauf fêtes religieuses 8h30-12h et 14h30-18h.
Le mellah et le souk des bijoutiers
A l'instar de bon nombre de quartiers juifs du pays, le mellah de Marrakech est édifié près du palais royal, pour s'en assurer la protection. Crée sous la dynastie saâdienne, il reste un des plus importants du pays jusqu'en 1936 ou il compte alors quelques 16 000 habitants. Déserté par les populations juives en partance pour Israël, depuis 1956, il est progressivement repeuplé par des musulmans. Avec ses ruelles rectilignes, et entouré d'une enceinte percée de deux portes, il tranche avec l'architecture labyrinthique du reste de la médina : en son centre, un souk assez animé rassemble des vendeurs de tissus d'ameublement, tandis qu'au nord-ouest le souk des bijoutiers, ancien nerf vital du quartier, compte encore quelques rares artisans juifs.
Les tanneurs
Dans les tanneries du souk, rien n'a changé depuis des siècles. Parmi les peaux étendues au soleil sur de la paille, près des cuves, des artisans se servent toujours du safran pour obtenir le jaune, du coquelicot pour le rouge, de l'indigo pour le bleu, et de l'antimoine pour le noir. Un regard sur le passé à ne pas manquer.
Le palais de la Bahia
Ce splendide "palais de la Belle" fut commandé vers 1880 par Sidi Moussa et son fils Ba Ahmed, tous deux grands vizirs des souverains Moulay Hassan et Abdelaziz. Sa construction dura sept longues années. Agrandi aux hasards des achats de terrain, le palais de la Bahiaµ. Des jardins et des roseraies, est un point de rencontre incontournable, tout spécialement le vendredi soir : on s'y retrouve en famille, à la nuit tombée, pour célébrer le début du week-end. Av. Mohammed-V (l'ouest de la pl. Jemaa-el-Fna). Mosquée interdite aux non musulmans.
La place Jemaa-el-Fna
Jadis, sur la place de "l'Assemblée des Trépasses", les sultans exposaient en exemple les têtes des supplicies. Aujourd'hui, les souvenirs macabres sont lointains et ce n'est pas pour quelque spectacle morbide qu'on se presse chaque jour par millier sur la plus célèbre place d'Afrique ! Le premier réflexe du voyageur qui découvre la place en journée, est souvent de s'étonner que cette grande esplanade à moitié vide, sans édifices remarquables, suscite autant d'attraction sur les Marocains et les touristes du monde entier. Mais c'est justement le tout le charme de cette place unique, qui se vide et se remplit selon les heures de la journée, offrant à chaque instant un spectacle différent. Le matin, et jusqu'en début d'après-midi, seuls quelques charmeurs de serpents, diseuses de bonne aventure dissimulées sous de gros parapluies, vendeurs de jus d'orange osent s'exposer aux ardeurs du soleil. Mais au fur et à mesure que le temps passe, Jemaa el-Fna s'anime. A 18 heures, c'est l'arrivée fracassante des innombrables gargotes ambulantes qui envahissent I'espace (cf. Manger dans la médina), proposant montagnes de couscous fumant, têtes de moutons grillées, étals de poissons frits, kyrielles de salades et de beignets d'aubergines. Dans cette atmosphère enfumée par les grillades, touristes et Marrakchis, installes sur des bancs recouverts de skaï, se régalent pour quelques dirhams tout en se distrayant du racolage polyglotte ainsi que des gestes et grimaces de jeunes gargotiers se disputant la clientèle. Au sud de la place, les spectacles de rue battent leur plein, et vous n'aurez que l'embarras du choix : folklore soussi, combats de boxe, danseuses du ventre, conteurs de rue, musique chaabi (populaire). Au nord, s'étend le domaine des guérisseurs, prédicateurs, et autres bonimenteurs, qui à grand renfort d'encens, oeufs d'autruches, racines mystérieuses et versets du Coran, promettent toutes les guérisons. Emerveillement et surprise? C'est à coup sur les premières impressions qui vous envahiront et vous ne saurez bientôt plus ou donner de la tête. Après un tel bain de foule, courez vous réfugier dans un des cafés restaurants de la place (cf. Manger dans la médina, ou boire un jus d'orange frais) : mieux qu'au cinéma, les grandes terrasses panoramiques offrent les premières vues sur cet immense spectacle à ciel ouvert, dont le cadre a été classé au patrimoine mondial de I'Unesco en mai 2001.
Les souks
Autrefois, dans ces terrains du nord de Jemaa-el-Fna, se tenait le point de rassemblement des caravaniers en partance pour le sud et Tombouctou. Depuis quelque huit siècles, des générations d'artisans, de tanneurs et tisserands travaillent dans les innombrables ateliers, fondouks et kissaria installés dans les rues et les ruelles labyrinthiques de ce grand quartier, un des plus vivants de la médina. Des plans récents de la médina, très bien conçus, sont disponibles dans les librairies et les bureaux de tabac de la place Jemaa-el-Fna ; mais le meilleur moyen de découvrir tous les mystères des souks est bien sur de s'y égarer. De toute façon, la place Jemaa-el-Fna n'est jamais très loin, et on saura toujours vous indiquer sa direction. Vêtements et tissus, cuir, épices et plantes médicinales, fruits secs, dinandiers, menuisiers, ébénistes. Les boutiques sont regroupées comme à l'origine par corporation, même si de nombreux bazars touristiques ont envahi une partie du périmètre du souk Semaine (pour les noms des souks et leurs spécialités, cf. Ou acheter des souvenirs marrakchis). Accés au nord de la pl. Jemaa-el-Fna par la pl. Bab-Ftouh ou la rue qui longe la mosquée Quessabine.
La medersa Ben-Youssef
En son temps, elle fut la plus grande école coranique du royaume marocain. Elle n'est à sa fondation, au milieu du siècle, par le sultan mérinide Abou el-Hassan, qu'une simple université coranique. Mais quelque cent ans plus tard (en 1564-1565), le Saadiens Moulay Abdallah la reconstruit entièrement et lui donne une renommée sans précèdent dans tout le Maghreb. Comme dans toute oeuvre arabo-andalouse, on note une contradiction entre la recherche mêlée d'austérité religieuse et de raffinement suprême. Passé le long vestibule avec plafond en bois, on atteint la cour principale. En son centre, un bassin en marbre blanc et, de part et d'autre, deux galeries à colonnes et à linteaux en bois de cèdre sculpté forment un ensemble très harmonieux. Au fond de la cour, la salle des prières s'ouvre en trois parties, divisées par des colonnes en marbre ; sur les chapiteaux, des calligraphies vantent la gloire du sultan Moulay Abdallah. La coupole centrale à stalactites et le mihrab entièrement orné de stuc ouvrage sont particulièrement remarquables. N'oubliez pas de grimper à l'étage pour visiter les cellules des étudiants qui viennent d'être restaurées : dans ces cent trente-deux minuscules pièces monacales pouvaient s'entasser neuf cents étudiants. Certaines donnent sur de petits patios intérieurs à balustrades en cèdre, ou sur la cour principale, qui parait encore plus élégante vue d'en haut. L'ancienne salle des ablutions, au rdc, fait aujourd'hui office de WC ! Pl. Ben-Youssef. Tel. 044 39 09 11 Ouvert. 9h-18h. Fermé 1er mai et fêtes religieuses. Entrée 20Dh. Visites guidées sur demande.
La koubba Ba'Adiyn
Ce rare vestige de l'époque almoravide, épargné par la rage almohade, faisait partie de la mosquée Ben-Youssef d'origine, rebâtie non loin de la. Par un escalier de pierre, on accède à la coupole, édifice rectangulaire de pierres et de briques, ouvert sur les côtés par des arcs en fer à cheval, et coiffé d'un dôme avec chevron en relief. A l'intérieur du bâtiment, on peut observer une large cuve à ablutions et, dans la salle du fond, la réserve d'eau alimentée par trois réservoirs souterrains drainant les eaux de l'Atlas sur plus de 80km. Notez la différence de niveau des sols anciens, qui indique que la ville de l'époque était beaucoup plus basse. Ouvert W. 8h30-11h45 et 14h30-17h45. Fermé lors des fêtes religieuses. Entrée 10Dh.
La Grande Mosquée et la fontaine Mouassine
Edificé par le sultan saâdien Moulay Abdallah, sur un ancien quartier juif (mellah), elle ne laisse admirer, pour les non musulmans, que sa porte monumentale à triples arcades. Sa fontaine majestueuse, contemporaine de I'oratoire, protégé par des grilles de fer et des moucharabiehs, est ornée d'un portique, avec stucs et linteaux ouvrages, et d'un superbe auvent en bois peint. Ce petit chef-d'œuvre faisait office de fontaine de quartier et de cuve à ablutions pour les fidèles. Elle marque géographiquement le centre du quartier des Souks.
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